MUIZON - SOLIDAIRE

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Avancer masqués et à découvert ?

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Bonjour,

En quelques jours, l’intérêt des masques  est devenu quasiment incontestable. On se sentait bizarre d’en porter un. Maintenant, on est presque embarrassé  de ne rien avoir sur le nez quand on croise les autres.L’utilisation de l’application « StopCovid" permettant le traçage numérique des contacts avec les personnes malades va sans doute être décidée au travers du plan de déconfinement annoncé, cet après-midi, par le 1er Ministre.Que penser de cette solution dont l’efficacité repose sur une utilisation large? Faut-il l’adopter sans crainte pour mieux juguler cette épidémie ?Je n’ai pas vraiment d´opinion même si, à priori, je considère qu’il faut être ouvert à tout ce qui peut nous aider à mener notre combat à terme.Je vous suggère ces deux articles qui donnent des éléments de réflexion.
Bonne lecture.
Marc Vian

1er article de la règle du jeu : l’expérience de la Corée du Sud
https://laregledujeu.org/2020/04/10/35890/la-coree-du-sud-au-temps-du-covid-19/


2ème article de Télérama: 
Faut-il avoir peur de StopCovid, l’application de traçage défendue par Édouard Philippe ?
 
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 Olivier Tesquet Publié le 27/04/2020. Mis à jour le 28/04/2020 à 10h27.
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Le Premier ministre Édouard Philippe va exposer à l’Assemblée son plan de déconfinement, ce mardi 28 avril. Réouvertures des commerces, des écoles… et StopCovid, une application signalant tout contact avec une personne malade en vue d’endiguer une deuxième vague épidémique. Fonctionnement, efficacité, libertés… On fait le point sur cette application polémique.Gilles Le Gendre, le chef de file de la majorité à l’Assemblée nationale, avait d’abord estimé qu’un vote était superflu. Finalement, les parlementaires auront leur mot à dire sur StopCovid, l’application de traçage controversée qui doit accompagner l’assouplissement de notre assignation à résidence… mais dans le cadre d’une discussion à marche forcée sur la stratégie générale de déconfinement. Alors que la fine fleur de la recherche planche sur un projet aussi complexe qu’incertain, une batterie d’entreprises préparent en coulisses l’architecture de cet ausweis d’un nouveau genre, d’Orange à Dassault Systèmes en passant par Withings, un spécialiste des objets connectés. Mais le projet est loin de faire l’unanimité, aussi bien dans la classe politique que dans la communauté scientifique, où des voix de plus en plus nombreuses alertent contre le risque inconsidéré que fait peser un dispositif de ce type sur les libertés publiques. Et si, en attendant le débat dans l’hémicycle, on tentait de dissiper les fumées de cette usine à gaz ?Comment ça marche ?D’abord laissée de côté par le gouvernement (« Ce n’est pas la culture française », déclarait encore Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, fin mars), l’idée du traçage a fini par s’imposer au nom d’une promesse : il ne s’agit pas de suivre des individus, mais leurs contacts. « [StopCovid] ne géolocalisera pas les personnes », a ainsi promis le secrétaire d’État au numérique, Cédric O. « Elle retracera l’historique des relations sociales qui ont eu lieu dans les jours précédents. » Puisqu’il ne s’agit pas de savoir dans quel supermarché vous avez fait vos courses mais de déterminer si vous avez pu y croiser des malades, c’est l’option technique du Bluetooth qui a été retenue. Théoriquement plus précis que le GPS, celui-ci permettrait un horodatage plus respectueux des libertés, capable de savoir si vous avez passé au moins trente minutes à distance de contamination. Une fois l’application installée, chaque appareil génère un identifiant aléatoire. Si un utilisateur est diagnostiqué positif, toutes les personnes qui l’ont croisé sont notifiées, sans qu’aucune identité ne soit jamais dévoilée.Ça marche vraiment ?À Singapour, cette cité-État de 720 kilomètres carrés, vitrine de la ville du futur érigée en modèle de ce contact tracing numérique, la technologie a montré ses limites. Des chercheurs d’Oxford subordonnent le succès d’une telle entreprise à un enrôlement fort (au moins 60 % de la population pour endiguer complètement l’épidémie en appui d’une mobilisation humaine), mais seul un habitant sur six a téléchargé Trace Together, l’application du gouvernement. Face à l’afflux de nouveaux cas – le virus a notamment proliféré dans les immenses dortoirs où logent des travailleurs indiens et bangladais – le gouvernement a dû se résoudre à instaurer le « circuit breaker », variante locale de notre confinement. Alors qu’un Français sur cinq ne possède pas de smartphone, est-il raisonnable de miser sur une solution numérique ? Pour répondre à cette contrainte, les chercheurs envisagent de créer « un dispositif autonome émulant les fonctionnalités de l’application ». Un porte-clés Bluetooth, par exemple, alors même que l’incertitude règne autour de cette technologie. En effet, les résultats peuvent varier en fonction de la position de votre téléphone dans votre poche, quand l’épaisseur des murs de votre appartement peut déclencher des faux positifs…Quel protocole ?Outre la question d’une application, c’est celle de son protocole qui anime actuellement la communauté scientifique. Deux modèles s’affrontent : centralisé et décentralisé. Dans le premier, une autorité centrale possède les clés de déchiffrement nécessaires à la réidentification des personnes potentiellement infectées, qui reçoivent une simple alerte, sans plus d’informations ; dans le second, les données, plus nombreuses puisqu’il faut compiler tous les identifiants rencontrés dans l’espace public, sont stockées sur le téléphone. En France, l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) planche sur Robert, un protocole « centralisé-décentralisé », qui empêcherait théoriquement les autres utilisateurs de retrouver une personne contaminée en retraçant leur itinéraire.Problème : le cahier des charges du gouvernement se fracasse pour l’instant sur la politique commerciale d’Apple et Google, qui privilégient l’option décentralisée (sur le modèle du projet DP-3T) et empêchent le Bluetooth de fonctionner lorsque l’application est en arrière-plan afin de prévenir les abus. Dans cet affrontement entre l’État et les oligopoles numériques se joue une véritable question de souveraineté. Et donc de confiance. À qui s’en remet-on pour calculer un score de risque, un indice d’exposition au virus : aux autorités ou aux têtes de pont du capitalisme de surveillance ? La réponse à cette question n’est pas neutre, et détermine qui fixe les contours d’une politique sanitaire. Dans son avis n° 6 du 20 avril, le conseil scientifique s’inquiète d’ailleurs d’une irruption du marché dans la gestion de la crise, sans jamais citer les deux entreprises qu’on reconnaîtra entre les lignes :« À une régulation nationale peuvent succéder des logiques plus internationales susceptibles d’échapper aux logiques de souveraineté ; à une dominante publique garante d’un haut degré de solidarité, peuvent être associées des finalités commerciales associées au numérique dans des proportions inédites ; à une organisation à dominante professionnelle et institutionnelle, peuvent succéder des logiques industrielles remodelant des activités de soin. »Il en résulte aujourd’hui un émiettement stratégique : le 15 avril, lors d’une audition devant le Sénat, Jean-François Delfraissy, le président du conseil scientifique, insistait sur la nécessité d’une « tentative d’harmonisation européenne » afin de renforcer l’enrôlement dans une application. Las, l’Allemagne vient justement de pivoter vers un modèle décentralisé, plus en phase avec les recommandations d’Apple et Google.Que se passe-t-il une fois qu'on a reçu une notification ?Il y a quelques jours, le Premier ministre Édouard Philippe (qui doit à nouveau s’exprimer ce mardi 28) a fixé la doctrine du déconfinement : tester puis isoler les personnes positives. Sur ce deuxième point, « toutes les possibilités sont à l’étude, nous n’excluons rien », a renchéri le ministre de la Santé, Olivier Véran. Si StopCovid vient, comme on nous le promet, s’intégrer dans une stratégie plus globale de remise en circulation des corps, que se passe-t-il une fois qu’un utilisateur a reçu une alerte sur son smartphone ? Cette question est pour l’heure un angle mort de la discussion. Elle est pourtant cruciale : puisque le contrôle du confinement est d’abord policier (à travers le système d’attestations et de contrôles), le déconfinement suivra-t-il une autre voie ? Qui mesurera le respect des mesures privatives de liberté pour les personnes ayant été notifiées d’une exposition au virus ? Dans un texte publié la semaine dernière, Bruno Sportisse, le pdg d’Inria (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique), veille d’ailleurs à ne pas s’aventurer sur ce terrain et renvoie la balle dans le camp des autorités :« Cette information (c’en est une) peut alors déclencher un renvoi vers divers actes (ce n’est pas le sujet de cet article) : un respect scrupuleux des gestes barrières, un suivi journalier des symptômes, une consultation, un test, etc. Ceci relève du choix d’une politique de santé d’un État.”Quels dangers ?Si le gouvernement explique que StopCovid « n’est qu’une brique incertaine dans une stratégie plus globale », est-elle pour autant inoffensive ? En d’autres termes, existe-t-il d’autres périls que sa possible inefficacité ? Dans une « analyse de risques à destination des non-spécialistes », une quinzaine de chercheurs, dont la moitié de… l’Inria, s’inquiètent des dangers du traçage, et notamment de l’impossibilité d’un anonymat réel, présenté comme la pierre angulaire du projet. En une quinzaine d’exemples, ils expliquent comment les utilisateurs de l’application peuvent se transformer en auxiliaires de police (scénario 3), comment un centre commercial conditionnerait l’accès aux magasins à l’installation de StopCovid (scénario 11), ou la façon dont le secteur de l’assurance pourrait s’engouffrer – y compris illégalement – dans la brèche ouverte par une application qui pourrait en appeler d’autres, beaucoup plus parasites.Plus généralement, nombreux sont les scientifiques qui s’inquiètent d’un solutionnisme technologique dont se défend pourtant le gouvernement. Ainsi, plus de trois cents chercheurs en sécurité informatique et cryptologues viennent de signer une lettre de mise en garde contre StopCovid et « toutes ces applications [qui] induisent des risques très importants quant au respect de la vie privée et des libertés individuelles. » « C’est comme si on parlait des effets secondaires d’un traitement sans s’intéresser à son efficacité, déplore Véronique Cortier, chercheuse au CNRS, spécialiste en informatique et signataire des deux initiatives. On peut déterminer si des risques sont acceptables, encore faut-il qu’on puisse mesurer les bénéfices, poursuit-elle. On nous dit que ça ne peut pas faire de mal, mais ce n’est pas vrai. » Prudente, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) veut d’ailleurs évaluer le projet régulièrement pour déterminer s’il est proportionné. Dans un avis rendu le 26 avril, l’autorité indépendante rappelle en outre que « l’accès aux tests et aux soins ne saurait en aucun cas être conditionné à l’installation de l’application ».Le mathématicien Paul-Olivier Dehaye, qui a contribué à la révélation du scandale Cambridge Analytica, s’inquiète de son côté des effets durables de cette délégation numérique, « qui transforme le smartphone en dosimètre (cet appareil utilisé pour mesurer le taux de radioactivité chez une personne exposée à un rayonnement, ndlr) et dont on augmente drastiquement le pouvoir » Selon lui, il est contre-productif de « pousser une logique collective sur une infrastructure consumériste et propriétaire – le téléphone – quand il faut de l’altruisme pour sortir de la crise ». Sa remarque croise d’ailleurs une réflexion de Philippe Bas, le président de la commission des lois du Sénat, prononcée lors d’une audition le 15 avril : « [Avec ce projet d'application]on voit se dessiner un intérêt individuel plus qu'un intérêt collectif ». Au risque d'abîmer le corps social ?Ne se trompe-t-on pas de débat ?Le président du conseil scientifique l’a rappelé devant le Sénat : « La Corée du Sud a une armada de vingt mille personnes pour suivre les cas contact. On n’a pas ça en France. Sans cette brigade, ça ne marchera pas ». Proportionnellement, il faudrait recruter dans l’Hexagone 30 000 enquêteurs, les former et les équiper. Or, à deux semaines de la fin théorique du confinement, il n’en est jamais question dans le débat public. Une tribune s’en émeut d’ailleurs dans Libération :« Pendant qu’on mobilise les parlementaires à discuter et voter sur une application qui risque de ne jamais voir le jour, rien n’est dit de la préparation de l’équipement numérique de la “force sanitaire”, cette “armée” d’enquêteurs de terrain qu’il va falloir déployer à partir du déconfinement pour remonter et casser les chaînes de transmission. »Il en va de même pour les masques, indispensables à un retour progressif à la normale, mais cannibalisés par StopCovid et ses arguties d’experts. Selon les premiers résultats d’une étude internationale, il est possible d’endiguer l’épidémie si huit personnes sur dix en portent un, quand bien même ceux-ci ne seraient efficaces qu’à 60 %. Et si on concentrait plutôt les efforts là-dessus ?Boîtes noires, le blog numérique Ce que dit le coronavirus de notre soumission à la surveillance

Dernière modification le mardi 28 Avril 2020 à 11:49:20
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